Conseil Sommeil : Le vrai rôle de la mélatonine : remettre les gardiens à leur poste``
Comprendre ce qui régule notre sommeil… et ce qui le dérègle
Vous avez du mal à dormir ?
Vous vous endormez… puis vous vous réveillez sans raison ?
Ou vous vous levez fatigué(e) malgré une nuit complète ?
Ce n’est pas un manque de volonté.
C’est peut-être un rythme intérieur décalé, ou un gardien qui a quitté son poste.
Le rythme circadien, comment ça marche ?
Le corps fonctionne selon un cycle naturel de 24h, qu’on appelle le rythme circadien.
Ce rythme est orchestré par une horloge biologique située dans le cerveau, dans une petite zone appelée noyau suprachiasmatique (SCN).
Comment ça fonctionne :
- La lumière entre dans les yeux, même les paupières fermées captent un peu.
- Des capteurs spécifiques dans la rétine envoient un signal au SCN.
- Le SCN comprend : “Il fait jour”.
- Il coupe la mélatonine. Le corps reste éveillé.
- Le soir, quand la lumière baisse, le SCN transmet un signal à la glande pinéale.
- Celle-ci commence à produire la mélatonine.
- Et cette melatonine …
Mélatonine : pas une ``pilule miracle``, mais un signal naturel
Contrairement à ce qu’on croit souvent, la mélatonine ne vous “endort” pas.
Elle envoie simplement le message que c’est le bon moment pour ralentir.
Elle :
- Abaisse la température du corps
- Ralentit le métabolisme
- Aide à se poser, à s’apaiser
- Facilite l’endormissement
Mais elle ne peut se libérer correctement que si certaines conditions sont réunies :
- Obscurité
- Calme
- Sécurité perçue par le système nerveux
Un navire, deux capitaines… mais un seul à la barre
Imaginez votre corps comme un grand navire.
Et à son bord, deux capitaines qui se relaient :
- Capitaine Cortisol ☀️ – responsable de l’éveil, du mouvement, de l’action
- Capitaine Mélatonine 🌙 – responsable du repos, de la nuit, du calme intérieur
Le matin, le Capitaine Cortisol prend la barre.
Le soir, c’est au tour de Mélatonine de guider le navire vers la nuit.
👉 Mais attention : un seul peut tenir la barre à la fois.

Et parfois… l’un ne vient pas à son poste
Parfois :
- Le Capitaine Cortisol reste trop longtemps, même le soir.
- Le Capitaine Mélatonine n’apparaît pas du tout.
- Ou pire : les deux essaient de diriger en même temps.
Et comme dans toute organisation :
Si un poste clé reste vide trop longtemps, on pense à le remplacer.
Prendre de la mélatonine en complément, c’est un peu ça :
🧃 Un remplaçant temporaire.
Mais si on ne se demande jamais :
“Pourquoi le gardien du sommeil n’est plus là ?”
Alors on ne fait que colmater un déséquilibre… sans le réparer.
Le stress : l’interrupteur qui bloque le système
Quand vous êtes stressé(e), même sans vous en rendre compte, votre corps active le mode survie :
- Sécrétion de cortisol
- Adrénaline
- Hypervigilance
C’est automatique. L’inconscient prend les commandes.
Et là, le message intérieur devient confus : “Je veux dormir… mais je dois rester en alerte.”
Contradiction interne = impasse
Quand le mental (le conscient) veut dormir, mais que le corps perçoit un danger (sous forme de signaux biochimiques), le système se bloque.
Ce danger peut être :
- réel ou imaginaire
- du stress
- une surcharge mentale
- ou même… la peur de ne pas dormir
Le cerveau reçoit alors un ordre contradictoire :
“Je veux me reposer… mais il faut rester en alerte.”
Par réflexe de survie, il active :
- le mode vigilance
- bloque la mélatonine
- relance le cortisol
Résultat :
Vous êtes fatigué(e), mais votre corps reste en éveil.
Et non, vous ne “pensez pas trop”.
Votre système tente juste de vous protéger.
Le piège : tout miser sur la mélatonine en complément
Oui, la mélatonine peut aider.
Mais elle ne traite pas la racine du problème.
S’il y a :
- Trop de cortisol
- Un stress chronique non traité
- Des croyances inconscientes (“je dois rester en contrôle”, “je ne peux pas lâcher”)…
Alors même la meilleure gélule n’agira que comme un patch temporaire.
Et pire encore :
Trop de mélatonine → somnolence le matin, brouillard, sommeil fragmenté.
Comme si le Capitaine Mélatonine refusait de quitter la barre, même quand il faut se réveiller.
Et si le vrai problème n’était pas le sommeil… mais ce qui l’empêche ?
Le trouble du sommeil n’est pas une cause.
Si c’est un symptôme.
Un signal que quelque chose, quelque part dans le corps ou l’esprit, empêche le repos naturel de se faire.
Bien sûr, un déséquilibre biochimique (taux de cortisol, mélatonine, etc.) peut jouer un rôle clé.
Mais souvent, ce déséquilibre n’est pas le problème en soi.
C’est un effet secondaire d’un stress sous-jacent, d’un système nerveux en alerte, ou de croyances profondes qui empêchent le relâchement.
Ce n’est pas seulement une question de chimie.
C’est une question de focus.
On peut poser un seau sous un plafond qui fuit, et espérer que ça tienne.
Ou on peut appeler le plombier, et comprendre d’où vient la fuite.
La mélatonine en pilule peut faire office de seau.
Mais à long terme, c’est en trouvant l’origine de la fuite qu’on obtient un vrai soulagement.
Et ça change tout.
Ce que vous pouvez faire concrètement
Pour soulager les symptômes… et agir en profondeur
Il existe plusieurs niveaux d’intervention pour améliorer le sommeil durablement :
-
le niveau comportemental (ce que vous faites au quotidien)
-
le niveau mental et émotionnel (ce que vous ressentez, ce que vous portez)
-
le niveau physiologique (les réponses automatiques du corps)
On peut commencer par des gestes simples, accessibles, qui apaisent le système :
-
S’exposer à la lumière naturelle le matin, dès les premières heures du jour
-
Réduire l’exposition aux écrans et aux lumières artificielles le soir
-
Maintenir des horaires réguliers de coucher et de réveil
-
Installer un rituel de détente chaque soir : respiration, audio, étirements, tisane
-
Observer les pensées récurrentes liées au contrôle, à la performance, à la peur de ne pas dormir
Et quand ces ajustements ne suffisent pas, il est utile d’explorer le niveau inconscient.
Là où résident parfois des blocages plus profonds, des croyances ou des tensions émotionnelles qui maintiennent le corps dans un état de veille prolongé.
Des approches comme la RTT permettent de travailler à la source, en douceur, pour rétablir un sentiment de sécurité intérieure.
Avant de vouloir “corriger” le sommeil, on peut choisir de comprendre ce qui empêche le corps de le retrouver naturellement.
Ce qu’il faut retenir
Mélatonine et cortisol sont comme deux capitaines qui se relaient à bord : chacun a un rôle essentiel, à condition de pouvoir agir au bon moment.
Le stress chronique, les signaux contradictoires et les perturbations du rythme empêchent souvent cette alternance naturelle.
La mélatonine en complément peut apporter un soulagement ponctuel, mais elle ne remplace pas le fonctionnement complet, finement régulé, de l’organisme.
La vraie question serait peut-être : et si nous pouvions réinstaller ce rythme de manière naturelle ? Et si votre corps savait encore parfaitement le faire, mais attendait simplement les bonnes conditions… et les bonnes instructions ?
Peut-être que vous n’y croyez plus tout à fait.
Mais nos expériences suivent souvent nos croyances.
Et si vous recommenciez à croire que c’est possible… que se passerait-il ?
La RTT propose justement de rouvrir cet espace intérieur, de rétablir la communication entre le corps, l’inconscient et le système nerveux.
Non pas pour forcer, mais pour guider à nouveau — en douceur — les deux gardiens du rythme à reprendre leur place.
Pour que le sommeil redevienne ce qu’il est fondamentalement : un état naturel, accessible, restaurateur.